Je n’ai toujours pas trouvé un format précis pour mes Focus Karayib… Ou alors peut-être que le format est justement de ne pas en avoir. En tout cas, pour ce nouveau coup de coeur Karayib, j’ai décidé de laisser ma nostalgie de côté et de m’intéressr à la musique contemporaine. Aujourd’hui, je vais vous parler de “A Long Time Coming”, le premier album studio de Flo.
Je l’ai découverte en avril 2018 alors que je procrastinais sur Twitter. Quand son clip-vidéo de “An Rèv an mwen” est apparu plus de deux fois sur ma TL, j’ai fini par cliquer. Le visuel m’a tellement enthousiasmée que j’ai dû remettre le clip pour écouter réellement la chanson.
Débattant avec moi-même pour mettre l’album dans ma liste d’achats musicaux d’avril, j’ai donc parcouru sa chaîne Youtube. Flo est dans le game depuis une dizaine d’années et ça s’entend dans la diversité de ses prods. Son parcours est plutôt atypique puisque son univers musical aux racines antillaises s’est développé directement aux Etats-Unis. Cette interview de Creola est plutôt détaillée, donc pas besoin que je vous fasse une longue biographie. Son discours et sa philosophie musicale m’ont plu et j’ai donc fini par télécharger “A Long Time Coming”. Je l’écoute depuis plus d’un mois désormais. C’est un bon opus d’introduction parce que Flo montre l’étendue de sa palette. Il y a des party anthems comme “Kako Ridah”, “Work It”, “When You Come Around” qui doivent mettre le feu en live, des sons girl power aux influences hip-hop old school comme “Dreamboy” et” Babygirl”, des sons peace and positive vibes comme “‘Til It’s Gone”, “One Love” et “Body & Mind & Soul” et des sons introspectifs hip-hop gwo ka en créole comme “An Rèv An Mwen”, “Kè Lou” ou encore “O Lé Repondé”.
Alors, en toute franchise, je n’ai pas adhéré à l’album immédiatement. D’abord parce que la moitié de la tracklist est faite de collaborations, donc je devais d’abord déterminer si les featurings étaient réellement un plus ou s’ils portaient la chanson. Et puis surtout parce que cela fait trèèès longtemps que je n’écoute plus de rap et je pense même avoir développé une certaine aversion quand la trap s’est retrouvée leader du marché. Mais que ce soit en créole en anglais ou en français, la voix de Flo reste la même et elle l’impose sur n’importe quel rythme. Elle a ce je-ne-sais-quoi dans son timbre et dans son phrasé qui te donne juste envie de dire “HALLELUJAH! PREACH ON SISTA GIRL!”.
Ce qui résonne chez moi est le mariage entre plusieurs styles musicaux du hip-hop US old school à l’électro en passant par le gwoka. C’est ce qu’elle définit comme le style kako, c’est-à-dire la fusion entre plusieurs ères culturelles et géographiques. Je dis oui ! Carrière à suivre !
En tout cas, écouter cet album contemporain m’a quand même fait me replonger dans mes souvenirs. J’ai fouillé longuement dans ma mémoire pour retrouver au moins un nom de rappeuse guadeloupéenne des années 90. Et à part Lady Laistee, dont la carrière était avant tout dans l’hexagone, je ne me rappelle de personne au niveau local. Il devait y en avoir, mais elles n’étaient pas mainstream. Je sais que les rappeuses antillaises sont suffisamment markétées pour atteindre la scène mainstream depuis une dizaine d’années. Je resterai plus attentive afin de soutenir toute cette créativité.
2 responses to “[Focus Karayib] Flo et son album “A Long Time Coming””
[…] faisant mes recherches sur Flo, je suis tombée sur Mano D’iShango via un lien vers son projet MAWON MINUI (PHIFE DAWG […]
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[…] Merci aux artistes de Ipòp kréyòl dont j’ai découvert la musique à travers Flo et Mano D’iShango. J’ai toujours trouvé que c’était un univers intimidant, mais […]
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