[Review] “La Vie de château”

Pour La vie de château, j’ai affronté une pluie battante, attendu le bus pendant 30 minutes, fait la queue pendant 45 minutes dans le froid…. J’étais tellement agacée devant le cinéma en attendant @_Fouye que j’ai failli rentrer chez moi. Au final, est-ce que ça en valait la peine ? Oui.

A la base, je ne voulais voir le film que pour Jacky Ido. Néanmoins, après visionnage de la bande-annonce, j’étais plutôt sceptique par rapport au thème… Vous-mêmes vous savez quels films l’industrie cinématographique FR valide en général. Je n’avais pas le temps ni l’argent pour supporter 1h45 de clichés et de représentation caricaturale.

J’ai donc assisté à la projection du 11 novembre au cinéma d’arts et d’essai L’Ecran à Saint-Denis. La séance était suivie d’une séance de questions-réponses. J’y reviendrai tout à l’heure. Avant toute chose, je précise que je me suis posée dans le cinéma avec la ferme intention de ne rien laisser passer à ce film. Jacky Ido ou pas, j’étais là pour être divertie et à tacler tout ce qui m’empêcherait de l’être.

Résumé allôciné : Paris, station Château d’Eau. Charles est le chef d’un groupe de rabatteurs employés par les salons de coiffure afro du quartier. Charismatique, Charles règne sur son bout de trottoir où on le surnomme le « Prince ». Il est même sur le point de s’installer à son compte et de racheter le salon d’un barbier kurde dont les affaires périclitent. Mais un service rendu à un ami jaloux et l’ascension sur le boulevard d’un jeune rival aux méthodes plus agressives vont l’entraîner dans une dangereuse spirale dont ses rêves, sa réputation et sa garde-robe ne sortiront pas indemnes.

Voici ma réaction pendant le générique de fin :

Nan, je n’ai pas vraiment dabbé, mais le coeur y était. C’était rafraîchissant de voir une comédie française avec des personnages aussi différents mais aux émotions si universelles.

Un Château d’Eau multiculturel

Le cinéma français a beau clamé son amour de la diversitéyyy, moi, je la cherche encore. Ici, le film réussit l’exploit de plonger le spectateur au carrefour de cultures sans jamais tomber dans le dénigrement ou l’affirmation de la supériorité d’une culture par rapport à une autre. Le chassé-croisé entre les personnages se fait à travers différentes langues, différents modes de vie, différentes mentalités et ce petit monde vit dans une coopération, calculée certes, mais coopération quand même. C’est possible.

Des femmes noires flamboyantes

Sonia (Tatiana Rojo) et Djénaba (Félicité Wouassi) sont les deux personnages féminins centraux de l’intrigue. Bien que les hommes passent leur temps à les considérer comme de simples “go”, le film les montre comme des business women qui savent précisément ce qu’elles veulent. Une représentation de femmes noires en dehors de la maman ou de l’épouse ?

La mode ici fait partie intégrante de l’univers des personnages sans pour autant qu’elle soit méprisée. Sans prendre parti et surtout sans condamner, le film évoque des sujets importants pour les femmes noires : les tissages et les crèmes éclaircissantes. C’est pour cette raison que la situation finale de Bébé (Eric Abrogoua) en était d’autant plus satisfaisante.

Un vaudeville parisien

90% du film est tourné dans la rue. Le spectateur blanc peut y voir un documentaire, comme l’a suggéré celle qui animait la session Q&A. Le spectateur concerné y voit un pur divertissement. Rien de plus, rien de moins. Modi Barry l’a d’ailleurs expliqué avec pédagogie et tact ensuite. Aucun personnage n’est à voir comme une représentation de la réalité. Certes, ils sont inspirés de ce que le quartier a à proposer, mais ce sont des personnages construits entièrement pour servir l’histoire et les comédiens sont juste excellents. C’est un Paris du 21ème siècle qui ne se vante pas de son cosmopolitisme mais se contente de le vivre au quotidien. Si vous regardez ce film en vous disant que c’est une représentation réaliste du quartier, vous êtes hors sujet.

J’ai exprimé mes félicitations à l’équipe. Rares sont les films français qui déclenchent mon enthousiasme. Si vous voulez une comédie explorant la nature humaine, La Vie de château à voir et revoir.

One response to “[Review] “La Vie de château””

  1. […] “The King of the Dancehall” m’a fait rager (et pas dans le bon sens du terme). Mon histoire d’amour avec Gage a repris. #JUDGEME Il est trop beau en vrai et il est trop adorable. Son Focus Karayib m’a permis de finir mon introspection. J’ai aussi vu Jacky Ido en vrai parce qu’il était présent à la projection de La Vie de château. […]

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