Le samedi 4 août, j’ai enfin eu un aperçu du Paris Noir. Cela faisait déjà plusieurs mois que c’était en prévision, mais la fatigue pendant l’année scolaire était trop difficile à combattre. Là, c’est en compagnie de ma famille que j’ai bravé la canicule parisienne pour effectuer cette balade dans l’Histoire de France et dans mon histoire.
A la base, je voulais faire un recap’ Twitter (et c’est probablement ce que je ferai pour les autres visites), mais je veux garder une trace plus explicative de cette première expérience.
Nous avons fait la première visite c’est-à-dire celle du Paris Rive Gauche, le Paris des étudiants, des intellectuels et des artistes engagés. Se baladant du Panthéon à Saint-Germain-des-Près, Kévi Donat met à profit son talent d’orateur pour contextualiser la présence des Noirs dans l’élite française politique, militaire et artistique dès le XVIIème siècle. Je vous évite les spoilers sur les noms mentionnés, mais l’évocation de ces figures marquantes ignorées, oubliées ou populaires mais dépolitisées voire blanchisées rappelle la profondeur de l’obscurité où elles sont plongées ou le biais à travers lequel nous les observons.
Les anecdotes historiques soulignent les influences, les parallèles, les points de convergence et de divergence, et même les paradoxes dans les contributions multiculturelles à ce Paris Noir. En effet, Kévi prend soin de rappeler que la capitale française a été un refuge pour les artistes noirs américains pendant la majorité du XXème siècle. C’est la deuxième partie de la visite. De Langston Hughes à James Baldwin en passant par Richard Wright, il est intéressant de voir Paris dans sa beauté et ses contradictions à travers ce regard outre-atlantique…
D’informations purement factuelles à la recommandation de romans, de conférences, de documentaires en passant par des expériences personnelles, Kévi Donat multiplie les sources pour raconter le Paris Noir avec une pédagogie simple, directe mais toujours délicate. Du coup, je pense qu’il serait intéressant de faire cette visite aussi en anglais avec des non-Français pour voir leurs réactions et entendre leurs réflexions. Ce lien entre passé et présent, entre plusieurs continents, entre plusieurs cultures, pousse à réfléchir à l’avenir.
Vous aurez compris que je vous recommande vivement cette visite. Je compte faire les deux autres… Ce sera probablement en automne et/ou au printemps pour bénéficier de températures plus agréables mais aussi pour prendre du recul par rapport à tout ce qui est dit. Nous noterons, et Kévi l’a reconnu aussi, que les femmes noires restent encore dans l’ombre de cette histoire et il y aurait matière à leur consacrer aussi un exposé plus long voire exclusif.
Personnellement, je pense que le Paris Noir est une activité qui ne laisse personne insensible. Qu’on soit concerné ou pas, qu’on se considère concerné ou pas. Il y a des biopics à faire, des manuels scolaires à enrichir, des documentaires à faire, des vérités à rétablir, des réalités à représenter… Bref, nous avons du boulot.
One response to “A la découverte du Paris Noir (I)”
[…] Merci au Paris Noir (@leparisnoir) qui nous a offert à ma famille et moi une parenthèse pour faire le point sur notre […]
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