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On aime utiliser le qualificatif de “diva” pour un peu beaucoup tout le monde depuis quelques années, mais être une “diva”, ce n’est pas juste une question de capacités vocales. Être une diva, c’est avoir aussi le charisme, le je-ne-sais-quoi qui crée cette aura. Pour moi, Njie fait partie des divas antillaises.

Quand “Dadoué”, son premier album solo, est sorti en 1996, j’avais déjà fait mon entrée au collège mais pas du tout dans l’adolescence. Avec mon créole balbutiant et n’étant pas le public cible, je ne comprenais quasiment pas la chanson. Et ce n’est pas faute de l’avoir écoutée parce qu’elle était PARTOUT. Quand tu marchais à la rue Frébault, tu pouvais l’entendre tout le long de la rue alors que les magasins n’étaient pas sur les mêmes stations radio. Dans mes souvenirs, je n’ai pas le sentiment que Njie ait fait l’unanimité d’entrée de jeu (je ne sais pas ce qui l’en est aujourd’hui). J’ai longtemps eu l’impression que sa beauté a éclipsé son talent, qu’on la considérait comme la jolie poupée qui veut jouer à la chanteuse ou qui se la raconte parce qu’elle fait de la démonstration vocale. Je me rappelle du ton condescendant “oui elle a une belle voix mais…”

Njie, c’était (c’est ?) la sensualité incarnée et elle n’avait pas peur d’en jouer. Le clip-vidéo la montre quand même en plein rêve érotique. A l’époque, je n’avais pas compris pourquoi elle était en sueur à la fin #blessmyinnocence. Il y a tellement de gouttes d’eau qu’on dirait qu’il a plu. Regarder ce clip en 2017 me laisse une impression douce amère. Amère parce que je n’ai pas vraiment connu ces sorties entre amis à la rivière, ces moments d’insouciance entre jeunes où on se crée des souvenirs communs #lifeislife. Néanmoins, ce qui est vraiment doux est de se dire qu’à défaut de films, certains clips ont réussi à immortaliser le mode de vie de leur époque et qu’on peut s’y replonger quand on veut.