Le Séna du 28.12.16, j’y étais et vous auriez dû y être aussi…

Le 28 décembre, j’ai assisté au Séna qui se tient régulièrement au café Dapper. J’y suis allée sans savoir en quoi consistait cette rencontre littéraire qui existe depuis 2013 (?). Les descriptions marketing ne rendent pas compte du moment de partage et de complicité que nous avons ressenti. Je dis nous car j’étais en compagnie de ma soeur, de @Astrotte, @Emeutes_ameres, @Maggart_, @Momoforrest et @Serenblackity. A part @Momoforrest, c’était la première fois que je les rencontrais, mais nous nous sommes retrouvées à partager des souvenirs, des expériences tout au long de la soirée comme si nous nous connaissions depuis toujours.

Pour être franche, j’étais partagée entre l’envie de raconter précisément le déroulement de la soirée et l’envie de garder le “mystère” pour ne pas gâcher la première fois de celui/celle qui aurait envie d’y aller après avoir lu ce billet. Je ne suis pas suffisamment douée avec les mots pour rendre compte de la beauté et de la douceur du moment… sans compter que je n’ai pas d’élément de comparaison puisque je ne sais pas comment cela se passe d’habitude. Le Séna propose probablement une expérience unique à chaque fois. Je pense que nous étions entourées d’habitués parce que nous sommes les seules à avoir eu le réflexe d’applaudir après la seconde intervention.

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Sauf qu’il ne fallait pas applaudir ! En tant que maître de cérémonie, TiMalo nous a expliqué qu’il n’y a pas d’applaudissements pendant la séance. Il est celui qui encourageait les discussions et organisait la prise de parole quand le débat était passionné. Oui, après le premier quart d’heure de timidité et d’observation, les langues se sont déliées, la salle s’est animée. Nous n’avions pas révisé nos chants de Noël, mais les “la-la-la” en rythme étaient bien suffisants. Une belle énergie a circulé. Aussi bien dans les éclats de rire déclenchés par des traits d’humour que dans les silences provoqués par des souvenirs plus sombres… Encore une fois, j’ai été fascinée par la liberté voire la légèreté avec laquelle les Caribéens peuvent parler de la mort, mais la dernière discussion sur la violence que la rapport mère-fille peut prendre à travers les cheveux a été un débat qui avait de quoi faire réfléchir, même après le chant de fin.

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Oui, vous vous dites probablement où est le lien entre le thème “Fêtes et rituels dans la littérature caribéenne” et les cheveux. Le fait est que chacun peut intervenir et la discussion se construit au fil des réactions. Une jeune femme a évoqué le rituel de la coiffure, ce qui a permis d’ouvrir la voix (did you see what I just did? #sorryiaintsorry) sur ce sujet ô combien sensible. Cela a été une nouvelle fois l’occasion de comparer les expériences, de noter les similitudes, les différences et les incompréhensions entre générations. D’ailleurs, je voulais entendre le jeune homme avec son afro magnifique. Vu le plus récent épisode de mes aventures dans un café (cf. mon twitter #shamelessselfpromo), j’avoue que ce n’est que récemment que je me suis demandée comment les hommes perçoivent leurs cheveux et leurs raisons pour les couper ou pas… Bref, pour en revenir à la question générationnelle, c’est pour moi ce qui a renforcé l’intensité du moment.

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* moi heureuse de voir de mes propres yeux la flamboyance de ces femmes qui ont partagé leurs souvenirs, qui ont donné leur point de vue mais écouté aussi celui des plus jeunes *

“Transmission” est le mot qui symbolise ce genre de rassemblement. J’ai l’impression que ma génération est en quête de cette culture caribéenne qui fait partie de nous mais est dissimulée derrière les souffrances, les tiraillements et l’urgence de la situation actuelle aussi bien dans les îles que sur le territoire hexagonal. Ce trop bref échange m’a, nous a permis de nous retrouver pendant quelques instants, de faire une pause et prendre le temps d’apprécier qui nous sommes.

Ce que je retiens de cette soirée: de la lecture pour l’été, des pistes à explorer pour mes écrits, des amitiés à cultiver en 2017.

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One response to “Le Séna du 28.12.16, j’y étais et vous auriez dû y être aussi…”

  1. […] documentaire Ouvrir la voix d’Amandine Gay, de Queen Sugar et de la rencontre littéraire du Séna du 28 décembre. C’était l’occasion de rencontrer des gens que je suis sur Twitter […]

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