[Review] “The Real Jamaican Girls” ou les jeunes caribéennes à l’honneur

Après la Guadeloupe avec Conmissariat, je vous propose un petit tour du côté de la Jamaïque avec The Real Jamaican Girls.

C’est la seconde fois que youtube me fait une suggestion que j’apprécie… Youtube commence vraiment à connaître mes goûts, et ça me fait peur. L’image still de ce groupe de fillettes noires m’a intriguée immédiatement. J’ai cliqué et j’ai arrêté au bout de dix secondes de dialogues parce que j’ai beau me considérer bilingue en anglais, je n’avais pas suffisamment la foi pour tenter un anglais non-USophone (la flemme de chercher le mot adéquat). Néanmoins, comme une de mes résolutions de 2016 faites en mars était de soutenir plus de talents caribéens, j’ai décidé de retenter l’expérience il y a quelques semaines.

Créée et réalisée par Anthony Tracey, The Real Jamaican Girls est une websérie dont la première saison a été mise en ligne entre automne 2012 et automne 2013. La seconde saison a été dévoilée au cours de 2014 et la troisième saison a été lancée en juin 2016. Je ne chercherai pas à vous convaincre que j’ai adoré cette série pour la qualité de l’écriture, de la cinématographie ou du jeu d’actrice parce que ce n’est pas le cas. C’est un projet dans la lignée du visuel amateur low-budget home-made vibe qui caractérise les clips jamaïcains et les premières vidéos youtube, mais je trouve justement que c’est ce qui fait son charme ! C’est une sorte de mélange entre le style d’intrigue télé-réalité des années 2010, l’editing de la vidéo amateur du début des années 1990 et la théâtralité des sitcoms familiales US à succès des années 1960/1970. Au-delà de “l’inexpérience” dans la réalisation, la mise en scène etc, j’ai été séduite par la passion, l’enthousiasme et l’énergie qui se dégagent de chaque image.

The Real Jamaican Girl raconte le quotidien de Shante, Sharnell, Aaliyah, Shadae et Mya. Ces afro-caribéennes d’une dizaine d’années mènent une vie intense entre disputes, jalousies et complicité. Je n’ai jamais été en Jamaïque, je ne connais pas le Jamaican lifestyle, mais chaque scène me donnait l’impression d’être “à la maison”. Les décors, les tenues, les accessoires, tout fait naturel dans le sens où je crois qu’ils utilisaient vraiment les lieux, les habits et accessoires de leur quotidien. La localisation se fait en jouant sans faire comme si. L’univers excessif des filles repose sur les aspects d’une réalité à laquelle n’importe qui, ou au moins n’importe quelle fille, peut s’identifier. La caméra explore réellement leur univers et les adultes ne sont présents que pour ancrer l’histoire dans la réalité. C’est rare. Et encore plus rare avec des afro-caribéennes. Alors même si les intrigues en elles-mêmes ne m’ont pas transportée (à chacun ses goûts et ses couleurs), j’adore le fait que des jeunes afro-caribéennes aient plusieurs voix.

Comme je l’ai dit, je ne suis habituée qu’à l’anglais USophone donc j’ai mis quelques semaines à tout regarder. Ceci étant dit, les épisodes faisant maximum 15 minutes, les deux premières saisons peuvent se regarder en une après-midi.

Je ne me souviens pas que mes dix ans aient été aussi dramatiques, ce qui peut se comprendre parce que n’ai jamais fait partie d’un groupe de filles dont les vies se retrouvent liées les unes aux autres de cette façon. Mes seuls exemples d’amitié au féminin à cette époque étaient du style “The Babysitters Club” (et encore, je ne supportais pas Kristy, le personnage central, ce qui est problématique) ou Alice la détective (et je me rends compte aujourd’hui à quel point il y avait du slutshaming et du fatshaming dans ces bouquins). Aujourd’hui, j’ai beau cherché et je ne trouve pas de série ni de roman jeunesse qui puissent être source d’inspiration pour les pré-adolescentes et adolescentes noires, et encore moins afro-caribéennes. Je ne sais pas concrètement ce qui a motivé Anthony Tracey à choisir ce sujet pour ce qui, apparemment, est son premier projet en tant que réalisateur/scénariste. Peut-être était-ce simplement ce qui était le plus facile parce qu’il a fait appel à sa famille ? En tout cas, il y a du potentiel à exploiter. Cette initiative mériterait même d’être déclinée dans chaque île de la Caraïbe. Peut-être que cela existe déjà ? Je vous tiens au courant. En attendant, pour suivre l’actu de The Real Jamaican Girls , rendez-vous sur le site officiel et le Twitter d’Anthony Tracey.

2 responses to “[Review] “The Real Jamaican Girls” ou les jeunes caribéennes à l’honneur”

  1. […] avec “That Gyal”, mon premier DMT en anglais, une review de la websérie The Real Jamaican Girls et une review de la Baie des Flamboyants. @Lesitcomologues ont retweeté l’article, ce qui […]

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