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J’avais déjà un pressentiment l’année dernière. Le drapeau rouge s’était levé à plusieurs reprises au point où j’avais même lâché l’affaire pendant une quinzaine d’épisodes de la saison 2. J’avais réussi à reprendre le fil et à rester jusqu’au bout. Malgré le départ de Joséphine Jobert, j’avais encore Ambroise Michel et Antoine Stip pour continuer à me motiver pour regarder Cut en détail, mais cette saison 3 continue de jouer sur des thèmes et fait des choix de mise en scène que ma sensibilité n’arrive plus à gérer.
S’il y a une chose que je n’ôterai jamais à Cut, c’est la qualité de la réalisation. Tous les réalisateurs de la saison font du bon travail, mais mention spéciale pour les premiers épisodes filmés par Stéphane Meunier qui avaient une cinématographie (télétographie?) magnifique. Certes, j’imagine que diffuser la série britannique Meurtres au Paradis (“Death In Paradise”), que peu de gens savent être tournée en Guadeloupe, revient moins cher, mais France 2 n’aurait vraiment pas gaspillé son argent à investir plus dans “Cut” pour un format 6×52′ et en faire une saga de l’été. Je ne connais pas La Réunion, donc je regarde de mon point de vue extérieur antillais occidentalisé. Cut m’a poussé à m’interroger sur le système actuel de représentations proposé aux Français.es ultramarin.e.s mais aussi sur la façon dont cela fait les habitant des îles se percevoir entre eux. Je ne peux pas donner d’avis sur le second aspect, mais je peux le faire pour le premier.
Au-delà de ce qui me pose problème avec le montage, le rythme, les inconsistances du scénario, je suis arrivée à un point où même mes personnages préférés ne me suffisent plus pour garder les oeillères sur tout ce que je trouve problématique. On pourrait débattre sur la sexualisation du corps des actrices, sur le désir féminin et le recours (un peu beaucoup trop fréquent à mon goût) du “non qui veut dire oui”, l’homme noir, violent instinctif et manipulable vs. l’homme blanc, calme, le cérébral. Franchement, on pourrait. Mais je me limite ici à la représentation des non-blancs. J’utilise volontairement ce terme que je n’aime pas mais qui reflète le fait de poser comme sens de lecture que blanc = norme et positif, non-blanc= “l’autre” et négatif. Ci-dessous, retrouvez une photo promotionnelle réalisée par Philippe Leroux pour chaque saison :
Certes, les acteurs ont changé. Ce qui est normal dans toute série. Mais quand vous comparez ces trois photos promotionnelles, avez-vous trouvé le point commun avec tous les nouveaux personnages de la saison 3 ? Si vous êtes colorblind, je vais donc le dire : ils sont tous blancs. Et même parmi les personnages qu’on ne voit que dans une scène, 9 fois sur 10, ils sont blancs. Dans la saison 3, on va même jusqu’à faire venir certains de ces personnages directement de Montpellier pour se retrouver à La Réunion pour une raison ou une autre. Une fois, deux fois. Trois fois ?
En toute franchise, j’ai décidé de regarder Cut (saison 1) parce que j’étais intriguée de voir ce que donne une série française dont les photos promotionnelles avaient autant d’acteurs noirs. La France a sa propre histoire du Noir de service ou le “token Black character” si on se la joue US. L’évolution est différente, certes, mais il y avait déjà des Noirs dans des séries françaises des années 60. Sans rentrer dans le débat pour ou contre les quotas, à ma connaissance, il n’y a pas une série française qui ait affiché simultanément autant de personnages noirs. A part La Baie des Flamboyants, et encore il y a eu polémique par rapport à ça mais c’est un autre débat, je disais donc qu’à part La Baie des Flamboyants, je ne vois pas. Je sais que techniquement, Joséphine Jobert et Ambroise Michel sont métis. Je ne sais pas ce qu’il en est pour Sébastien Capgras, ni pour Youshaa Ravate, mais là n’est pas la question. Peu importe l’exactitude de leurs origines, visuellement, ils ne font pas blancs et c’est de ça dont il est question.
Quand je regarde la fiction française, je sais que j’accepte le pacte implicite qu’elle se croit colorblind, même si elle ne l’est pas. Tout au long de la saison 1, j’ai fait le choix de prendre cette colorblindness comme la volonté de raconter une histoire où la question de la racisation des personnages n’est pas prise en compte parce que prendre pour cadre La Réunion, déjà un exemple en soi de brassage culturel, peut être une justification suffisante pour ne pas parler de cet aspect. Je comprends qu’il est plus facile d’éviter de raciser des personnages qui vivent en outre-mer c’est-à-dire d’éviter de les confronter à des situations où ils ne sont plus vus comme un simple individu mais vus par rapport à la perception faite de la couleur de leur peau. Par exemple, Jules cherche un appartement à la Réunion et n’en trouve pas. On peut ne pas se demander directement “est-ce parce qu’il n’est pas Blanc ?”… Si Marion trouve directement un travail et pas Nine, on peut ne pas se demander directement “y a-t-il une raison autre que leur CV?”. Enfin on peut se le demander directement, mais j’ai du mal à croire que qu’un.e ultramarin.e noir.e qui n’est pas sensibilisé à la question le ferait pour une intrigue dont le contexte est une île.
Tout en étant consciente de tout ça, j’ai accepté Cut comme une histoire colorblind au sens le plus strict. Sur les 95% des épisodes de la série prise dans son intégralité, j’ai disséqué chaque épisode depuis la saison 1 jusqu’à ce jour. Objectivement parlant, que ce soit par rapport aux dialogues ou aux situations, Cut ne m’a jamais donné l’impression que les personnages étaient pris dans une dimension si racisée que regarder la série deviendrait problématique pour moi. Et quand je dis jamais, je dis bien jamais. Pourtant, je peux vous donner plein d’exemples sur le choix de la représentation qui m’ont interpellée. La première version de cet article en contenait, mais j’ai décidé de me focaliser sur l’oppression des femmes noires que je ressens depuis la saison 1 et qui est arrivée à un point de non-retour pour moi avec la scène Nine/Ariane dans l’épisode 45 de la saison 3. Cliquez ici pour voir.
Remise en situation : Nine (noire) a été rejetée par Faux Stéfan/Max (noir) dont l’ex-femme Ariane (blanche) est de retour pour le forcer à renoncer à son autorité parentale. Dans cette scène, Ariane, consciente que Nine est attirée par Faux Stéfan/Max, s’interroge sur le côté protecteur de Nine envers Faux Stéfan et dit : “elle est jolie, ta copine [Laura, blanche]. Exactement le genre qui plaît à Stéfan. Tu vois, c’est marrant. Il n’a jamais été trop attiré par les filles à la peau mate.” Réaction de Nine ? Aucune. Une fois qu’Ariane a fait cette remarque, Nine ne dit plus un mot de toute la scène et quitte l’appartement après avoir rendu les clés.
Moi, j’étais.
Non pas parce que je ne savais pas que ce type de réflexions pouvait être faite, mais parce que c’était la première fois que je voyais un comportement raciste et une racisation exprimée aussi directement dans les 170 et quelques épisodes que j’ai regardés. Même Charles (Antoine Stip) qui, en sa qualité de méchant officiel, se permet des remarques sexistes, misogynes, homophobes en toute impunité, même lui n’avait jamais tenu des propos racistes. D’autant plus que le scénario a bien soin de se montrer LGBTQ-friendly. Pour la question du féminisme, faudrait débattre, mais la série est indéniablement LGBTQ-friendly.
Le réalisme de la scène me la rend d’autant plus perturbante. Ce ne sont pas des propos prononcés sous le coup d’une émotion, ils sont calculés pour faire mal et personne ne remet Ariane à sa place, personne ne réconforte Nine. Je suis passée par plusieurs phases :
1: agacée parce que Nine n’a aucune réaction active. Elle reste dans le silence puis s’en va.
2: peinée parce que le fait est que Nine est le personnage grande gueule de Cut et là, elle ne dit rien. Et c’est souvent ce qui arrive dans la vraie vie. Confrontée à cette situation précise, je sais que je n’aurais rien dit non plus. Je n’en suis pas fière, mais chacun développe ses mécanismes de défense. Le silence est le premier, le plus simple mais la blessure est toute aussi forte.
3: frustrée parce que je me suis demandée qui a décidé que Nine n’avait pas le droit de réagir, qui a décidé que c’était okay de parler de cette façon à quelqu’un pour rendre ce type de scène concevable. Cette unique scène de quelques secondes montre précisément tous les problèmes que les femmes noires rencontrent dans leur vie amoureuse. Le fait de ne pas être trouvée attirante juste à cause de la couleur de leur peau sur laquelle est portée un jugement de valeur. Et quand on (et là, le summum, c’est qu’ici, c’est fait par une autre femme) le leur dit directement, sans gêne, il ne faut pas qu’elles réagissent. La scène fait d’autant plus peur qu’Ariane est une mère, qui élève un fils métis, que compte-t-elle lui inculquer ? On peut me dire que je vais trop loin dans l’interprétation, mais cette scène qui peut paraître si anodine est problématique parce qu’il n’y a rien qui montre qu’elle se sait problématique. (A moins qu’une scène de réaction soit passée à la trappe au montage et donc là, ce serait montré que ce n’est vraiment pas du tout considéré comme quelque chose d’important)
4: déboussolée parce que ça m’a fait remettre en question toute la série et tout ce que j’avais réussi à occulter plus ou moins pour apprécier les 26 minutes que je passe à regarder chaque épisode.
Quel était le but de cette scène ?
Option 1: bien faire comprendre à Nine et aux shippers que le MaxIne n’arriverait jamais ? C’était cruel de le faire de cette façon, d’autant plus que cette scène arrive après que Maddie a dit à Nine d’arrêter de chercher à voler la vie de Laura, que Faux Stéfan/Max lui a déjà dit qu’il ne la voyait que comme une amie, que Jules l’a traitée de sal*pe pour avoir embrassé Faux Stéfan/Max. Et là, on arrive à l’ultime argument. C’est Ariane qui se substitue au principal concerné pour t’expliquer pourquoi MaxIne n’arrivera jamais. Parce que Nine “a la peau mate”. Fait implacable et irrévocable. Elle ne peut pas lutter.
Option 2: les scénaristes de Cut aiment toucher aux sujets de société et ils se sont dits “on a parlé de l’homosexualité, on a parlé des femmes battues, on a parlé du mariage pour tous, de l’adoption chez les homosexuels mais on n’a pas encore parlé du racisme” ? Et si on faisait un petit dialogue avec une petite réflexion comme ça au passage, pas besoin d’approfondir ??
Option 3: les scénaristes ont pu réfléchir en terme d’antagonisme ? Ariane = la méchante donc pour montrer qu’elle est bien méchante, faisons-lui dire quelque chose de bien raciste mais elle n’est pas raciste au fond parce qu’elle aime Faux Stéfan/Max et a un fils avec lui. Tout ce qu’elle dit, c’est parce qu’elle est jalouse et veut récupérer Faux Stefan. En gros, la justification de “je ne suis pas raciste puisque j’ai un [ami/fils/mari/femme/employé/patron] noir et ça valide toutes les choses racistes que je peux dire…” ???
Option 3,5: les scénaristes voulaient montrer délibérément un exemple de racisme avec un personnage qui, au premier abord, n’en a pas du tout l’air ??? Montrons l’attaque mais pas les conséquences de l’attaque et laissons celui qui attaque continuer à oeuvrer tranquillement. De toute façon, on sait qu’Ariane ne gagnera pas puisqu’elle est l’antagoniste, mais elle sera punie pour tout sauf pour ça.
Option 4: il s’agit juste du reflet non seulement de la valorisation du couple mixte (homme noir + femme blanche) que la série prône depuis la saison 1 mais d’une valorisation qui passe par la dévalorisation systématique des femmes noires ????
A l’époque de la saison 1, je ne le formulais pas de cette façon. J’étais même à la limite d’être amusée par tous les compliments à la minute qu’Adil (Ambroise Michel) faisait à Laura (Julie Boulanger) qu’il trouve être la femme la plus parfaite de ce monde. Je sais que la base même du soap opera est de répéter les choses pour que quelqu’un qui a loupé un voire plusieurs épisodes puisse retrouver facilement le fil, mais quand même… Enfin, on dit bien que l’amour rend aveugle, donc venant de son personnage à lui, je pouvais comprendre qu’il la voit comme la femme alpha. En revanche, j’ai aussi noté que parallèlement, Victoire (Joséphine Jobert), l’épouse d’Adil, et Nine (Yaelle Trules), la meilleure amie de Laura, incarnent tous les défauts (jalousie, mensonge, manipulatrice, désespérée de se faire aimer). La relation amicale de Nine et Laura a toujours été tellement déséquilibrée en faveur de Laura, j’en étais limite impressionnée que les scénaristes le martèlent de cette façon en saison 1.
Mon constat avec Cut, c’est que la série reproduit les schémas habituels :
– un couple non-blanc à la TV française n’est jamais heureux. Est-ce parce que ce n’est pas assez vendeur pour incarner un idéal amoureux auquel tout le monde peut aspirer ? Est-ce parce que nous ne sommes pas le public que l’on veut faire rêver en lui présentant une image positive ?
– un couple mixte ne marche que dans le sens homme noir + femme blanche. Les fois où la série fait des couples mixtes où la femme est noire, soit l’homme est avec elle par intérêt, soit l’homme la manipule mais ce n’est JAMAIS par amour.
– la femme noire est toujours le problème dans le couple. Infidélité de Victoire, instabilité de Nine, refus de soumission de Royale Sumita (bien que la série n’ait jamais vraiment pris la peine d’expliquer clairement la relation de Charles et Sumita, mais on dirait qu’elle ne le laissait pas gérer l’entreprise comme il le voulait d’où le fait qu’il l’a faite interner pendant 20 ans).
– la femme noire ne mérite pas d’être aimée, d’être chouchoutée. Elle doit servir de bouc-émissaire pour créer les sous-problèmes et les sous-rebondissements quand le plan machiavélique principal est laissé à Charles. Dans la saison 1, Zoé est présentée comme la gentille pour finir manipulatrice suprême, qui échoue forcément. Dans la saison 2, c’est Victoire. Dans la saison 3, c’est Nine.
Le fait est que je pense que Terence Film est une société de production qui a à coeur de produire des fictions innovantes et écrire sur des franges de la population française qui sont sous-représentées. Entre Foudre et Cut!, je vois bien une évolution dans la démarche. Même si mes souvenirs de Foudre sont moins frais, les deux séries essayent d’avoir une approche culturelle. Dans Foudre, ça passe par des intrigues incluant la dimension magique et historique que le cadre de la Nouvelle-Calédonie peut offrir. Dans Cut, l’utilisation de la culture locale est moins apparente. Cet aspect est plus mis en scène dans le dispositif transmédia alors que l’intrigue diffusée à la TV cherche à s’ancrer davantage dans “le quotidien citadin” en évitant l’exotisme et le kitsch… Dans l’écriture des relations amoureuses, les deux séries mettent en avant les couples mixtes, ce qui est très bien. Vive l’amour. Maintenant, dans ces deux séries (ou dans La Baie des Flamboyants ou toute autre série se déroulant dans les îles), on a un regard métropolitain, la question est : est-il réellement innovant ou est-il juste une reformulation au goût du jour d’un imaginaire problématique tellement intégré qu’il n’est même pas remis en question ? J’avoue que je suis en attente d’un autre type de paradigme en 2016. La représentation du couple mixte, des “minorités visibles”, la TV française le fait depuis les années 60, toujours de la même façon, sauf que le langage était moins politiquement correct à l’époque.
Sur papier, Cut est colorblind. Et la série a tellement bien maoeuvré sur ce point pendant les deux premières saisons que ce n’est que lorsque j’ai vu le père d’Adil que je me suis rendue compte que je m’attendais à voir un acteur noir. Ceci étant dit, je trouve que Charles Clément joue bien le rôle. Et je suis sûre que si le père d’Adil avait été noir, il n’y aurait pas eu d’émoi chez les fans comme ceux de Harry Potter ont pu l’exprimer pour une Hermione noire. Du point de vue strict de l’histoire telle qu’elle a été montée et diffusée, je reste convaincue qu’une distribution 100% blanche n’aurait rien changé et une distribution 100% non-blanche n’aurait pas donné lieu non plus à une lecture racisée. Dans le premier cas, ça aurait été une série comme on en voit tous les jours sauf qu’elle se déroule sur une île. Dans le second cas, ça aurait été une série d’un type inédit en France et pionnière. On aurait pu avoir un effet Empire (le bonus Cookie Lyons en moins). Et si Cut avait tenté une démarche à La légende de Cendrillon, ça aurait pu marcher aussi. Si Joséphine Jobert, qui avait déjà tenu le premier rôle féminin de Foudre, avait effectivement été retenue pour jouer Laura, Ariane n’aurait jamais pu faire cette réflexion à Nine… A moins, bien sûr, que l’on entre dans une considération coloriste parce qu’on fait une gradation, mais là… Autre débat pour un autre jour.
Sans cette scène avec Ariane, j’aurais pu continuer à porter mes lunettes colorblind, me dire que cette histoire met en avant des personnages neutres. Les personnages d’Adil et Charles sont bien écrits, complexes et ils sont un défi plaisant à relever pour un acteur. Ambroise Michel a vraiment eu une belle opportunité avec Adil. L’intrigue, même avec tous les défauts qu’on peut lui trouver, est intéressante. Je sais que Cut n’avait pas pour but de révolutionner la télévision française et, comme je l’ai dit, je n’ai noté qu’une scène sur plus de 170 épisodes. Je continuerai à regarder la série mais je resterai sur mes gardes et m’attendrai à chaque instant à la possibilité d’entendre une réflexion passive-agressive. C’est déjà le cas dès que je le mets le pied dehors, c’est épuisant que même une fiction TV que j’aime me force à remettre mon bouclier anti-micro-agression chez moi. Je serai prête, mais je reste avec mes questionnements. A la lecture des tweets enthousiastes sur la série, j’ai l’impression d’être la seule : quand on fait le choix conscient d’écrire en 2015 des situations où un personnage est racisé, où il est discriminé, peut-on au moins lui donner l’occasion de réagir, de se défendre, d’être défendu ? Peut-on ne pas réduire l’unique réaction à du silence et peut-on ne pas faire comme si de rien n’était ? Si silence il y a, peut-on au moins montrer à quel point c’est blessant d’entendre ce type de réflexion ? A défaut de changer le paradigme, peut-on au moins proposer une alternative ?
La fiction permet de s’évader par l’imaginaire, mais comment faire quand la fiction te renvoie à ces aspects de ta propre réalité dont tu n’es pas responsable et qui font mal ? Tu te dis que même si le changement n’est pas encore là, tu continues d’espérer que les étoiles s’aligneront pour créer la combinaison entre producteurs, scénaristes, acteurs, chaînes qui concrétiseront ces projets (oui, au pluriel) tant attendus.
3 responses to “Cut, pourquoi la série est devenue trop problématique pour ma sensibilité”
Yeah ! Des constatations réalistes et c’est bien … Je sais pas trop quoi dire, moi qui avais l’habitude de suivre tes résumés détaillés et là, en ouvrant ta page, je tombe sur cette looooongue explication du pourquoi du comment ça se fait que tu aies été touchée personnellement par un détail de la série. Bon, tout ça pour dire que je m’y attendais vraiment pas mais un peu de réalisme et de lucidité (surtout vis-à-vis du “laissons suivre la méchante réplique de la méchante Ariane par un silence car ce genre de situation où l’oppressée (en l’occurrence Nine) n’a souvent de réponse que le silence, est une réalité de la vie” qui est plutôt un bon choix de montrer la débilité de l’Homme raciste, mais un choix certes, vexant pour les “mates” qui, comme toi, auraient fait attention à ce court passage de l’épisode. (je dis ça parce que j’y ai pas fait du tout attention, le personnage d’Ariane, surtout quand elle nargue, ne m’intéresse pas plus que ça. Donc quand elle apparaît je fais pas trop attention à ce qui se dit, sauf si y a des rebondissements à travers une scène où elle apparait bien sur)
Alors voilà, je te dis quand même bravo pour cette lucidité que tu as eu et cette franchise, malgré l’affection que tu sembles porter pour cette magnifique série *___* (am in looooove with the serie ! Haha)
Mais, n’oublies pas que ça reste de la fiction qui, certes, reflète souvent la réalité (et c’est un bon point, pour le réalisme de la série), mais n’a pas pour but de perdre des fans à cause de répliques un peu trop piquantes .. Enfin voila, il faut quand même savoir faire la part des choses, même si c’est vrai qu’un silence après une réflexion pareille, c’est quand même chaud … Tout ça pour te conseiller : Ne t’emballe pas trop 😉 et j’espère que tu as cette meme réaction face aux vrais racistes de la vraie vie qui eux, ne parlent pas en jouant la comédie, mais sont malheureusement bien racistes 😒 eux mériteraient ce texte là en pleine figure car je t’assure que ce que tu as dit éveille quand même bien des consciences. Parce que les remarques que tu as faites, on pourrait avoir du mal à les voir, étant fan de la série depuis son commencement, et ayant donc un regard subjectif et non pas vraiment lucide car comme je le répète, c’est de la fiction, donc on ne se vexe pas trop comme si c’était un idiot qui nous lançait la réplique d’Ariane en pleine face dans la vraie vie.
Bon, bon, bon, si je continue je m’arrête plus haha 😄 alors je te souhaite une bonne continuation et j’espère que tu continueras quand même tes résumés et tout. 😉
Kiss and Huuuugs
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Tout d’abord, merci beaucoup d’avoir commenté. 🙂
Je suis consciente que cette réflexion peut être considérée comme anodine et minimisée parce que c’est une fiction, mais d’un autre côté, “Cut” a à coeur de dénoncer l’homophobie, les violences faites aux femmes, d’évoquer des sujets comme les dangers de la drogue, donner un exemple du mariage pour tous… Donc quand on touche au sujet du racisme à l’heure actuelle, je trouve personnellement que c’était léger de le faire de cette façon. Ne serait-ce que cette semaine, il y avait encore un hashtag sur le Twitter français où le but était de dénigrer les femmes noires, comme ça, pour le fun. Donc la série est réaliste dans le fait que Nine a été déstabilisée par cette “réflexion piquante” qui l’attaque sur son physique par rapport à quelque chose dont elle n’est pas responsable et qu’elle ne pourra jamais changer. Mais c’est aussi réaliste de faire comme si de rien n’était. En 2016, je trouve ça dommage d’envoyer le message que “ce n’est pas grave”.
Après, effectivement, je ne pense pas que les scénaristes sont sensibilisés à la question de cette façon et ont considéré que c’était juste une “réflexion piquante” sans se soucier de toutes les implications que ça représente dans le contexte de la série et, dans un deuxième temps, dans le contexte de la société française.
Mais comme je dis, ce n’est pas ça qui va m’empêcher de regarder la série. C’était une scène sur plus de 72 heures de série. Je continuerai de regarder Cut malgré tout 🙂
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Mais de rien 😊
Dans le fond je suis tout à fait d’accord avec toi. C’est vrai que ce qui énerve c’est qu’ils paraissent beaucoup à cheval sur le fait d’accepter les homos etc mais pour cette petite réflexion on dirait qu’ils ne se sont pas autant pris la tête pour dénoncer le racisme (et non pas juste montrer qu’il existe comme ils l’ont fait) qu’ils ne l’ont fait pour organiser tout un mariage gay, je sais pas si tu vois ce que je veux dire ?
Mais après je garde en tête que c’est de la fiction (heureusement d’ailleurs parce que si ça m’était arrivée, genre qu’une blanche me balance cette réflexion dans la vraie vie .. La Ariane là ? Elle aurait fini au CHU je crois …) 😂
Et tkkt, en 2016 comme t’as dit 😉, je ne suis pas de ceux qui pensent que “ce n’est pas grave” . Le racisme, quel qu’il soit, reste quelque chose de grave !
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