Màj du 09.05.16: j’ai ajouté la telenovela brésilienne Les couleurs de la liberté pour évoquer la situation post-abolition de l’esclavage.
C’est le 1er mai 2016. En cinq mois, il y a eu #Oscarssowhite, campagne Twitter pour les Etats-Uniens qui a lancé des pseudo-débats sur la représentation des non-blancs dans le cinéma français et le consensus était que le problème n’était pas si grave en France. Il y a eu le film Chocolat porté par la popularité d’Omar Sy en remettant dans l’ombre la pièce de théâtre avec Yann Gael. Il y a eu Zita Hanrot, César du meilleur espoir féminin, que les médias se sont empressés de transformer en “symbole de la diversité du cinéma français parce qu’elle est la première femme noire césarisée”, en oubliant au passage que la première femme noire césarisée était Euzhan Palcy. Il y a eu la campagne visuelle des citoyens anonymes pour écrire le nom de Pascal Nzonzi sur les affiches du film Les Visiteurs 3. Et il y a eu une ministre faisant en direct une comparaison entre les femmes voilées et “des nègres afr… américains qui étaient pour l’esclavage”. Le fait même que cette comparaison suscite uniquement un débat ayant abouti à “pourquoi les Blanc n’auraient-ils pas le droit de dire le mot nègre ?” soulignent la méconnaissance de “notre histoire, de celle des nègres « afric… », des nègres américains et de manière sous-jacente … des nègres antillais,” comme l’écrit Gilbert Pago en rappelant que les esclaves des Antilles se sont eux aussi battus et pris les armes pour obtenir leur liberté. Pas plus tard que cette semaine, Enjoyphoenix a présenté ses excuses pour avoir employé l’expression “really nigga?”. Dire qu’il reste 7 mois avant la fin de 2016…
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