Histoire d’alimenter mon blog d’écriture et pour pratiquer mon écriture romance en français, je me suis lancée dans le défi écriture sexy organisé par Vicky Saint-Ange.
Note de l’autrice : c’est un texte érotique. Les personnages ne sont pas à moi. Ceci est une fanfiction basée sur la série “Une Antillaise à New-York” (Caribbean Girl NYC) avec les personnages d’Isabelle et Antoine. J’ai écrit une scène du point de vue d’Isabelle hier. Je vous propose de la rejouer du point de vue d’Antoine en ajoutant des détails comme c’est la consigne d’écriture. On garde “Difé” de Meemee Nelzy (feat. Nerka) comme inspiration. A écouter à la fin du post.
Nouvelle année. Nouvelle Isabelle ?
Il y a quelque chose de différent dans la façon dont elle regarde Antoine fixement. C’est plus que l’attention de rigueur pendant qu’il lui explique les différentes étapes pour préparer la soup joumou. Il aurait presque l’impression qu’elle dresse mentalement la liste des mille et une façons de le déguster. Ou peut-être qu’il projette ses envies à lui.
Le jus de goyave bas de gamme qu’elle sirote dans un mug a l’air d’être le plus doux des nectars, à en croire chaque “hm” de plaisir qui s’échappe de sa bouche. Gémirait-elle de la même façon si… Le bruit du mixeur engloutit la fin de cette pensée. Il doit rester concentré sinon leur brunch sera plus un apéro qui donnerait une excuse à Isabelle de ne plus jamais à revenir en l’accusant de l’avoir affamée.
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Pas de séduction entre eux. Juste une entraide caribéenne nécessaire dans la jungle américaine. Oui, c’est ça. Une franche camaraderie… De plus en plus tactile. Antoine ne sait pas à quel moment il lui est devenu impossible d’être à ses côtés sans un contact physique.
Avant-bras contre avant-bras quand ils regardent un film au cinéma.
Main dans la main quand il lui montre ses endroits préférés de New-York.
Cuisse contre cuisse quand ils trouvent des places côte à côte dans le métro.
Le câlin pour la saluer à l’américaine au lieu de la bise à la française dure de plus en plus longtemps au point où Kate, une des coloc’ d’Isabelle, leur dit de se trouver une chambre à chaque fois qu’elle les surprend sur les marches du brownstone qu’elles habitent. Ils en rient, mais à chaque fois qu’il lui rappelle qu’ils sont juste amis, Isabelle ne le contredit jamais.
Le nombre de femmes dans la liste de contacts de son téléphone se compte sur les doigts d’une main et Isabelle est la seule à laquelle il a ouvert la porte de son intimité. Le studio paraît toujours plus lumineux quand elle lui rend visite. Peut-être est-ce le sourire optimiste qu’elle affiche après avoir pleuré à cause d’un énième mail de refus pour un petit rôle ? Peut-être est-ce l’intérêt qu’elle porte à ses raisons d’avoir troqué pinceaux et aquarelle contre une matraque et un talkie-walkie quand des articles publiés il y a 5 ans l’annonçaient encore comme un des héritiers de Basquiat ? Les oiseaux du tableau accroché au mur semblent le suivre du regard dès qu’il se déplace comme pour le supplier de se remettre à créer.
Le sentiment de culpabilité s’évapore alors qu’il s’imprègne discrètement du parfum vanille émanant de l’afro d’Isabelle qui a la tête posée sur son torse. Elle connaît par coeur toutes les chansons de Kassav’ interprétées dans le film qu’ils regardent sur son ordinateur portable posé sur la table basse du salon. Elle réajuste sa position et se colle davantage à lui, réveillant la chaleur d’un désir qu’il décide de ne pas ignorer cette fois-ci.
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Franchira-t-elle le pas ?
La question danse entre eux au rythme de plus en plus saccadé de leur respiration. Antoine ignore si son coeur bat plus vite ou au ralenti. La tension qui retient les liens de sa réserve habituelle fond rapidement. Tête baissée, les yeux fermés, il se laisse porter par la vague de douceur naissant sous les doigts d’Isabelle qui lui caresse la nuque et les épaules.
Il l’attire contre lui et resserre son étreinte quand elle se met à lui caresser le bras tout en repartant à l’exploration de son cou avec sa bouche. Légers comme des papillons, les bisous qu’elle pose le long de sa mâchoire jusqu’au coin de ses lèvres font sauter le dernier rempart de raison d’Antoine.
Elle pousse un petit cri de surprise quand il l’assoit à califourchon sur lui dans un mouvement fluide. L’éclat de rire d’Isabelle s’éteint alors qu’il plonge son regard dans le sien. Elle ignore tout de la première année d’Antoine aux Etats-Unis. Alcool et sexe. Beaucoup de sexe. Rarement deux fois avec la même femme. Mais aussi rapide était la montée vers le nirvana, aussi brutale était la descente qui le laissait encore plus vulnérable face aux fantômes de sa famille n’ayant pas a eu sa chance de survivre au tremblement de terre. Il avait alors pris la direction opposée pour garder le contrôle de sa souffrance. Une vie stricte sans plus le moindre excès négatif ou positif. Jusqu’à ce qu’il rencontre Isabelle. Les moments passés avec elle ces derniers mois lui donnent une dose de sérénité dont il a de plus en plus de mal à se passer.
Nouvelle année. Nouvelles possibilités ? Antoine tire sur une longue mèche bouclée de l’afro d’Isabelle puis sourit.
“Qu’est-ce que tu attends ?” murmure-t-il, sa voix rauque vibrante d’un désir retrouvé.
Mille et une façon de le déguster. Il ne s’agit plus d’une impression, mais bien d’une confirmation quand elle empoigne le col de son t-shirt et découvre une partie de son épaule qu’elle trace du bout de la langue. Il ne peut retenir un tremblement qu’elle chasse en lui mordillant la base du cou comme un vampire jouant avec sa proie.
Les mains d’Antoine posées sur les hanches d’Isabelle partent aussi en exploration alors qu’il enfouit son visage dans le cou d’Isabelle et s’ennivre de l’odeur de sa peau. Elle se fige quand il glisse sa main sous le sweat à capuche XL qu’elle porte.
“Je veux juste sentir ta peau,” répond-il à son regard interrogateur.
Rien de plus. Il n’est pas prêt pour plus de toute façon. Les mots semblent la convaincre parce qu’elle retire son sweat qui atterrit quelque part sans bruit. Antoine admire mais n’ose pas toucher le décolleté d’Isabelle souligné par un débardeur rouge moulant. Le souffle court, il prend son visage entre ses mains avant de les laisser descendre le long de ses bras puis de les nouer dans le creux de son dos. Il retient brièvement sa respiration alors qu’elle lui effleure la mâchoire du bout des doigts et s’approche de sa bouche.
Les cinq années d’abstinence d’Antoine explosent au premier contact de leurs lèvres. Isabelle se redresse comme piquée par un électrochoc mais il l’attrape par la nuque et pose son front contre le sien. Il ferme les yeux, écoutant leurs souffles chauds s’accorder progressivement. La vague habituelle de sérénité rivalise avec le brasier d’un désir ravivé. Leurs bouches se cherchent lentement, chacun prenant le temps de savourer les lèvres de l’autre. Répondant à un même signal, leurs langues se touchent puis se rétractent comme les feuilles d’une mamzelle marie. Le temps d’échanger un sourire et de reprendre leur souffle, et leurs langues s’entremêlent à nouveau, s’attisent dans un quadrille de sensations que le minuteur de cuisine interrompt brutalement.
2 responses to “#defiEcritureSexy – Jour 3”
Je ne reviendrais pas sur l’univers de ce texte, tout est déjà dit 😉
J’aime beaucoup que tu fasses le choix de proposer le pendant de la contrainte précédente, c’est assez chouette comme idée.
Attention tout de même, si ton texte fonctionneras bien grâce aux petits détails que tu donnes, n’oublie pas aussi de plus partager les ressentis de ton personnage. Plus tu le feras et plus tes lecteurices arriveront à rentrer dans le texte, et se projeter dans ces ressentis qu’iels aussi ont eu un jour 💖💖💖
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🙂 🙂 Merci pour ton feedback ! J’avoue que la consigne m’a dérouté un peu mais j’ai continué à repousser mes limites et ça c’est cool!
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